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Le dilemme du consommateur belge : soutenir le commerce équitable dans un contexte économique tendu

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De manière générale, les Belges connaissent le commerce équitable (85%) et ont une attitude positive à son égard : 7 personnes sur 10 pensent qu’acheter des produits issus du commerce équitable offre de meilleures conditions de vie aux travailleurs et producteurs des pays du Sud global ; et 6 personnes sur 10 pensent qu’acheter des produits équitables est une bonne chose pour l’environnement.

19% des Belges déclarent acheter régulièrement des produits issus du commerce équitable. Ce groupe des « enthousiastes », qui connaît très bien le commerce équitable, achète également des produits durables et accorde de l’importance à l’économie circulaire. Il se compose d’un peu plus de femmes que d’hommes et toutes les tranches d’âge y sont représentées.

En revanche, un groupe tout aussi important (17 %) rejette le commerce équitable. Ces « rejectors » ou réfractaires sont nettement moins susceptibles d’acheter des produits issus du commerce équitable et n’ont pas du tout l’impression de contribuer aux droits des travailleurs/producteurs en achetant équitable. On trouve un peu plus d’hommes que de femmes dans ce groupe, principalement composé de personnes d’âge moyen ou plus âgées.

On retrouve les jeunes dans le groupe des sceptiques (1 Belge sur 4). Les ‘sceptiques’ achètent sans faire attention si le produit provient du commerce équitable ou non. Ils ne sont pas réellement convaincus de l’intérêt du commerce équitable. Ils ont cependant une bonne image du commerce équitable. Ce groupe comprend plus de femmes que d’hommes.

Le groupe le plus important (38%) est neutre à l’égard du commerce équitable. On y retrouve un nombre égal d’hommes et de femmes.  Ils n’achètent pas souvent des produits issus du commerce équitable bien qu’ils connaissent ces produits. Ils seraient plus enclins à les acheter si le prix était plus bas, si les produits étaient plus facilement reconnaissables et si la gamme était plus large. Ils sont, comme les autres groupes, plus attirés par les produits locaux et ne sont pas convaincus de pouvoir réellement contribuer au respect des travailleurs en choisissant de consommer des produits issus du commerce équitable.

En 2023, les ventes du commerce équitable ont augmenté en valeur, mais pas en volume 

Comment cela se traduit-il dans notre comportement d’achat ? En 2023, les Belges ont consacré en moyenne 42 € à l’achat de produits issus du commerce équitable (2), dont 29 € à l’achat de produits en provenance des pays du Sud global. Cela représente une augmentation d’un peu moins de 5 % par rapport à l’année dernière. Toutefois, sachant que l’inflation pour les produits alimentaires a été de 12,73 % en 2023 sur base annuelle (3), et que les produits alimentaires représentent 97 % des produits équitables vendus dans notre pays, il semble que l’on assiste à une diminution des volumes vendus.

L’augmentation du coût de la vie et du pouvoir d’achat est la plus grande préoccupation des Belges (après la santé). Plus de la moitié d’entre eux pensent que les produits du commerce équitable sont trop chers, et certainement parmi les jeunes. Le prix est également de loin le plus grand obstacle à l’achat de volumes plus importants de produits issus du commerce équitable.

Du 2 au 12 octobre : focus sur l’impact écologique et social de notre consommation 

Les Belges trouvent important d’être mieux informés sur le commerce équitable, un sentiment encore plus prononcé chez les jeunes, plus critiques à l’égard de ce dernier (4) et plus demandeurs d’informations. Les Belges veulent principalement être informés sur les revenus réels des producteurs, sur les différences de prix, sur les caractéristiques des produits ainsi que sur l’impact du commerce équitable sur les producteurs.

« C’est pourquoi des campagnes telles que la Semaine du commerce équitable sont nécessaires », déclare la ministre de la Coopération au développement, Caroline Gennez. La moitié des Belges a déjà entendu parler de la Semaine du commerce équitable, et 41% des personnes ayant déjà participé à une activité indiquent consommer plus de produits équitables depuis lors.

Une nouvelle édition de la Semaine du commerce équitable débute le 2 octobre. Pendant dix jours, commerce et produits équitables seront à l’honneur avec un programme d’activités amenant à réfléchir sur l’impact écologique et social de notre consommation, dont une offre très large dédiée aux plus jeunes. A titre d’exemples : 

  • À Anderlecht, L’ASBL « Ras-El-Hanout » propose une pièce de théâtre-action aux élèves du secondaire pour imaginer et cultiver de nouveaux futurs alimentaires. Elle interroge à travers plusieurs scènes sur les inégalités dans l’accès à une alimentation saine et durable. 
  • Simulation de la COP sur le commerce équitable pour mobiliser et inspirer les étudiants du bachelier en Commerce International/International Business de la Haute École Provinciale de Hainaut. 
  • À Braine-l-alleud, l’ASBL Mouvement d’Action à Travers-Monde organise des ateliers dans diverses écoles de Braine-l’Alleud à destination des élèves de 5e et 6e secondaire. Ces ateliers consisteront en un petit quizz sur le thème de la déforestation. 
  • À Rixensart, réalisation d’une BD sur le commerce équitable, BD qui sera exposée le 6 octobre au village équitable à l’arrivée de la balade Randotourix.  
  • À Verviers, divers ateliers ludiques et interactifs qui permettront la réalisation d’un aftermovie largement diffusé sur les réseaux sociaux.
  • Petit déjeuner équitable dans les écoles de Tournai et animations autour des minerais, de leur origine et des objets technologiques que l’on utilise au quotidien.

Le calendrier complet est disponible sur  www.semaineducommerceequitable.be   

___________

[1] Tous les chiffres mentionnés dans le communiqué de presse émanent du baromètre commerce équitable, réalisé en août 2024 par Dedicated pour le compte d’Enabel – Baromètre du ​Commerce équitable​ 2024 – Trade for Development Centre (tdc-enabel.be)

[2] Ce calcul a été réalisé par Enabel sur base des chiffres de vente communiqués par les différentes entreprises et organisations Fair Trade. 

[3] Rapport annuel ICN 

[4] Les jeunes considèrent – plus que les autres catégories d’âge – que les produits issus du commerce équitable ne sont pas esthétiques et qu’il s’agit d’un phénomène de mode et/ou d’un coup marketing. 

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