Ghanea a souligné la nécessité de faire preuve de vigilance concernant l’intolérance et la discrimination religieuses ou de conviction au sein de la société, déclarant que le harcèlement, la discrimination et les menaces sociétales ne doivent pas passer inaperçus. Elle a reconnu que l’homogénéité historique et le modèle laïc de la Suède ont façonné la compréhension de la religion en tant que question individuelle et privée. Cependant, avec des changements importants dans les structures sociétales, notamment la migration récente, la religiosité est devenue plus diversifiée au sein de la société suédoise.
L’expert de l’ONU a souligné l’importance de ne pas sous-estimer le dynamisme et l’éventail des enjeux qui découlent de cette diversité. Elle a averti que la complaisance des autorités à différents niveaux pourrait conduire à une surveillance, à des retards dans l’accès à la justice, à des angles morts et à la méfiance. Ghanea a appelé à une collecte de données ventilées et régulières pour avoir un aperçu de la jouissance réelle des droits, soulignant que cela devrait être volontaire et basé sur l’autodéfinition.
Pendant sa visite, Nazila Ghanea a tenu des réunions avec des représentants du gouvernement, des agences, des parlementaires, la Cour administrative suprême, des procureurs, des autorités policières, des organisations de la société civile, des représentants de communautés religieuses ou de conviction, des acteurs confessionnels et des universitaires. Elle a également rencontré des représentants des autorités locales, du système judiciaire et de la police de Malmö, ainsi que de l’Institut suédois des droits de l’homme à Lund.
Ghanea a souligné que les défis récents ont incité les autorités à reconnaître que les communautés religieuses peuvent faire partie de la solution. Elle a souligné l’importance d’une sensibilisation et d’un dialogue continus en tant que canaux d’échange, d’apprentissage et de renforcement de la confiance, affirmant que ces efforts ne devraient pas être mis en place de manière épisodique après une crise. L’expert de l’ONU a suggéré que la légitimité et la représentation de ces forums peuvent être renforcées lorsqu’ils sont enracinés dans la communauté et établis par les communautés religieuses et la société civile elles-mêmes.
Dr. Nazila Ghanaaprofesseur de droit international des droits de l’homme à l’Université d’Oxford, présentera un rapport complet sur sa visite au Conseil des droits de l’homme à Genève en mars 2024. Elle a pris ses fonctions de rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction en août 1er décembre 2022. Le Dr Ghanea possède une vaste expérience en matière de recherche et de publication sur le droit international des droits de l’homme, y compris la liberté de religion ou de conviction, et a été consultant auprès de nombreuses agences.
Les rapporteurs spéciaux, qui font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, sont des experts indépendants qui abordent des situations nationales spécifiques ou des questions thématiques dans toutes les régions du monde. Ils travaillent sur une base bénévole et ne sont pas membres du personnel de l’ONU. Indépendants de tout gouvernement ou organisation, ils siègent à titre individuel.
Publié à l’origine dans The European Times.