Quoi qu’il en soit, revenons à l’article, l’auteur met en avant la prescription croissante de médicaments psychotropes et s’interroge sur les relations entre la psychiatrie et les laboratoires pharmaceutiques (d’autres parlent d’un mélange de psychiatrie et de pharmacocrazy). Ce qui suit est une analyse de l’article, citant les parties pertinentes et fournissant un raisonnement.
Psychiatrie et changements dans la définition de la dépression
L’article commence par attirer l’attention sur un changement dans la façon dont la dépression a été définie par l’American Psychiatric Association (APA) en 1980. Ce changement a permis de poser un diagnostic de dépression sur la base des symptômes observés sur une période de deux semaines. En conséquence, il y a eu une augmentation du dépistage de la dépression et une augmentation de la prescription de médicaments comme le Xanax. L’auteur considère ce changement comme un point à analyser plus en profondeur.
Le rôle du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM)
L’article souligne l’importance du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) dans la catégorisation des maladies et son influence sur l’usage croissant de médicaments psychotropes. Il mentionne un livre intitulé «Psychiatrie sous influence» rédigé par Robert Whitaker et Lisa Cosgrove, qui examine de manière critique la relation entre la psychiatrie et l’industrie pharmaceutique. Selon l’auteur, ce livre a suscité un débat au sein de la communauté médicale.
Inflation diagnostique et médicalisation
L’article soutient que les critères de diagnostic des maladies psychiatriques ont été élargis de manière à augmenter le nombre de personnes diagnostiquées, conduisant à une médicalisation accrue des problèmes psychologiques et émotionnels. Il souligne également que la psychiatrie moderne a tendance à se concentrer davantage sur les traitements biologiques que sur les facteurs psychosociaux et économiques.
Le cas du TDAH
L’article explique comment le marché du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) s’est construit aux États-Unis, en soulignant qu’il ne s’agit pas d’une création de l’industrie pharmaceutique, mais de la psychiatrie organisée. Le DSM-III et le DSM-IV ont fourni le cadre de diagnostic, et les psychiatres universitaires ont contribué à davantage de diagnostics de TDAH et de prescriptions de médicaments.
Critique de la médicalisation mondiale
L’article présente des avis d’experts remettant en question le fondement scientifique de nombreuses catégories de maladies mentales et la relation entre celles-ci et les traitements pharmacologiques. Il est mentionné que la catégorisation des luttes émotionnelles comme troubles psychiatriques est un processus épistémologiquement problématique et que les causes de ces conditions sont plus complexes que de simples déséquilibres chimiques.
Perspectives de changement
L’article se termine par une perspective prudemment optimiste sur la possibilité de remettre en question et de réformer le système de diagnostic et de traitement de la maladie mentale. Il mentionne que, malgré les obstacles, les jeunes psychiatres font preuve d’une plus grande ouverture à l’écoute des données qui remettent en question le récit dominant.
En substance, l’article de Daniel Arjona attire l’attention sur les problèmes et les objections concernant le lien entre la psychiatrie, les sociétés pharmaceutiques et la médicalisation de la maladie aux États-Unis (ce qui se produit déjà en Europe à une vitesse inquiétante). En présentant des preuves et des points de vue d’experts, l’auteur offre un point de vue stimulant qui soulève des questions importantes sur les méthodes psychiatriques actuelles et leur impact sur la société.