Depuis plusieurs jours, des températures extrêmes sont relevées en Amérique du Nord, en Asie, en Afrique du Nord et dans le bassin méditerranéen. Ce pic de chaleur dans l’hémisphère nord n’est hélas pas un phénomène isolé : depuis 1980, le nombre de vagues de chaleur simultanées dans cette moitié du globe a été multiplié par six. Une tendance qui n’est malheureusement pas à la baisse comme en attestent les multiples rapports scientifiques. La ministre fédérale du climat, Zakia Khattabi, rappelle que ces vagues de chaleurs ne sont pas sans conséquences pour la planète et le vivant qui l’habite et que l’urgence, c’est aujourd’hui !
« Tous les signaux sont au rouge, la maison brûle et plus personne ne peut décemment remettre en cause la réalité du dérèglement climatique. On le voit avec les incendies en Grèce, en Suisse, aux États-Unis ou encore au Canada où plus de dix millions d’hectares sont déjà partis en fumée cette année. Avec les nombreuses régions d’Espagne et d’Italie placées en alerte rouge en raison du danger extrême que constituent ces températures, notamment sur la santé, etc. Limiter le réchauffement de la planète n’est plus seulement une question vitale pour les générations futures, elle l’est pour chacun et chacune d’entre-nous aujourd’hui », a déclaré la ministre fédérale du climat, Zakia Khattabi.
« La COP28 s’ouvrira dans quelques mois. Elle sera cruciale, à mi-chemin entre l’accord de Paris et 2030, et je serai comme toujours au rendez-vous pour pousser l’ambition au nom de la Belgique ! Je suis profondément convaincue de la nécessité de ces espaces de négociations : le multéralisme est indispensable pour apporter une réponse mondiale à ce défi majeur non plus de ce siècle, mais de cette décennie, que constitue le dérèglement climatique. Nous devons faire en sorte que le réchauffement de la planète se limite absolument à 1,5°C ».
Zakia Khattabi évoque par ailleurs la nécessaire collaboration entre les différentes compétences et les niveaux de pouvoirs. Une condition qu’elle qualifie de sine qua non à la mise en œuvre de politiques climatiques ambitieuses : « Personne n’y parviendra seul et il en coûtera plus de ne rien faire plutôt que de procéder à des investissements réfléchis par le biais d’une politique climatique cohérente ! Vendredi dernier, le gouvernement approuvait la loi climat fédéral qui permettra de donner un ancrage juridique au dispositif de pilotage que j’ai instauré en 2021. À travers une série de feuilles de route, chaque ministère disposant de leviers (mobilité, énergie, régie des bâtiments…) est désormais contraint de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Un comité d’experts scientifiques indépendant sera instauré pour s’en assurer. Maintenant que le gouvernement n’a pas réussi à s’accorder sur un accord fiscal majeur, il est crucial pour la politique climatique fédérale que le transfert des droits d’accises, la verdurisation de la déduction pour investissement et l’élimination progressive du diesel professionnel arrivent sur la table du gouvernement. Enfin, au-delà des actions que nous entreprenons pour réduire les émissions, il est indispensable de s’adapter au maximum aux effets du dérèglement climatique, déjà bien présents, et de développer les politiques en conséquent. Le plan d’adaptation climat que j’ai finalisé en mars dernier comporte 28 mesures reprises en huit domaines d’action : recherche, biodiversité, infrastructures, ressources naturelles, santé, gestion des risques et des crises, coopération internationale et sensibilisation. Elles seront mises en œuvre au cours de la période 2023-2026 et feront l’objet de deux évaluations : fin 2024 (évaluation à mi-parcours) et fin 2026 (évaluation finale). Une nécessité si nous voulons créer une société résiliente et de réduire la vulnérabilité des systèmes humains et naturels au dérèglement climatique ».