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Lettori, le Collège des commissaires renvoie dûment l’affaire de discrimination à la Cour de justice

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Affaire Lettori // La plus longue violation de la disposition du Traité sur la parité de traitement dans l’histoire de l’UE touche à sa fin.

Le collège des commissaires lors de sa réunion de vendredi dernier a approuvé à l’unanimité la saisine de la procédure d’infraction N.2021/4055 devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). La procédure, engagée en raison de la discrimination persistante de l’Italie à l’encontre des professeurs de langues étrangères dans les universités italiennes (Lettori), a été ouverte en septembre 2021. La Cour a déjà statué quatre fois en faveur des Lettori dans une ligne de litige qui remonte à la séminale Jugement Allué de 1989.

Détails du Collège sur l’affaire Lettori

La décision du collège des commissaires est enregistrée dans la section du portefeuille Emploi et droits sociaux du Dossier d’infraction de juillet. Compte tenu de l’actualité de la décision de l’Ordre, un communiqué de presse, donnant des détails supplémentaires sur l’affaire a également été publié. Il indique que l’affaire est renvoyée devant la Cour en raison du non-respect par l’Italie de la décision d’exécution Affaire C-119/04un arrêt rendu en 2006.

Dans leur décision dans cette affaire, 13 juges de la Grande Chambre ont estimé qu’une loi italienne de dernière minute de mars 2004 était conforme au droit de l’UE. La loi a accordé aux Lettori une reconstruction de leur carrière à partir de la date du premier emploi en référence au paramètre d’un chercheur à temps partiel ou à des paramètres plus favorables. La loi, bien qu’elle reste dans le recueil des statuts, n’a jamais été appliquée.

Suite à la décision de vendredi du Collège, l’intérêt pour cette affaire de discrimination très médiatisée est certain d’augmenter. Dans l’affaire d’exécution C-119/04, la Commission a recommandé l’imposition de amendes journalières de 309.750 € sur l’Italie pour des décennies de traitement discriminatoire contre Lettori.

L’amende a été annulée en raison de la promulgation par l’Italie d’une loi de dernière minute de mars 2004. Lors d’une éventuelle audience future, l’équipe de défense italienne aura la tâche peu enviable d’expliquer à la Cour pourquoi la loi qui a épargné à l’Italie les amendes recommandées n’a jamais été par la suite forcée. Par conséquent, l’affaire a le potentiel d’être un embarras public et politique majeur pour l’Italie.

Les procédures d’infraction opposent les plaignants aux États membres en violation de leurs obligations au titre du traité. Il va sans dire que les Etats membres disposent de moyens infiniment plus importants pour défendre leur position que les plaignants pour prouver la persistance d’un manquement.

Le désavantage relatif des plaignants à cet égard est renforcé par le fait que les échanges dans le cadre d’une procédure d’infraction entre la Commission et l’État membre en infraction sont confidentiels. Ainsi, dans le cadre des dispositions en vigueur, un plaignant n’est jamais totalement sûr de la position juridique et des intentions de la Commission.

Contre toute attente, la plaignante Asso. CEL.L, une association Lettori fondée à l’Université La Sapienza de Rome, et assistée par FLC CGIL, le plus grand syndicat italien, a fourni à la Commission des preuves irréfutables de la persistance de la violation du traité par l’Italie, tant avant qu’au-delà le déroulement de la procédure d’infraction N.2021/4055. Un certain nombre de morales et d’enseignements importants sur l’efficacité de la procédure d’infraction et le rôle du plaignant ressortent de ces expériences.

Les dispositions du traité relatives aux procédures d’infraction

Le traité fondateur de Rome de 1957 a habilité la Commission européenne, en tant que gardienne du traité, à engager des procédures d’infraction contre les États membres en cas de violation présumée de leurs obligations au titre du traité. Plus tard, le traité de Maastricht a en outre habilité la Commission à engager des poursuites en cas de non-exécution de décisions d’infraction antérieures, et la Cour à imposer des sanctions pécuniaires aux États membres lorsqu’elle estimait que la Commission avait prouvé son cas.

Ces mesures, en particulier lorsqu’elles sont prises en parallèle, sembleraient adéquates pour remédier aux violations du droit de l’UE dans la mesure où les États membres rationnels s’y conformeraient plutôt que de payer de lourdes amendes journalières.

Dans l’affaire Lettori, la Cour a renoncé aux amendes journalières proposées par la Commission parce que l’Italie a adopté une législation de dernière minute que la Cour a jugée conforme au droit de l’UE. Cependant, l’Italie n’a jamais appliqué sa législation par la suite.

La Commission a donc dû revenir à la première étape et entamer une nouvelle procédure d’infraction, prolongeant ainsi une affaire qui aurait dû être résolue par la procédure d’exécution.

La répétition de ce résultat malheureux pourrait être évitée en vérifiant auprès du plaignant que la législation promulguée par l’État membre a bien été appliquée.

Le plaignant

marteau, justice, juge

Dans l’affaire Lettori, la procédure d’infraction a été précédée d’une affaire pilote, qui a duré dix ans. Approchant de la retraite et désespérant de recevoir jamais justice, un groupe de Lettori de l’Université « La Sapienza » de Rome a formé Asso.CEL.L et a demandé et obtenu le statut de plaignant officiel auprès de la Commission.

Combinant des compétences en droit, statistiques, informatique, l’Asso.CEl.L s’est résolue à améliorer la qualité des représentations auprès de la Commission et à la convaincre de passer correctement à la procédure d’infraction. Un nouveau professionnalisme s’est manifesté dans l’organisation d’un recensement national de Lettori, mené avec la coopération du FLC CGIL, qui a documenté à la satisfaction de la Commission que les universités n’avaient pas mis en œuvre l’arrêt de la CJUE dans l’affaire C-119/04.

Une connaissance approfondie du droit et de la procédure de l’UE est essentielle pour un plaignant. A sa fin, l’Asso.CEL.L a mis en place une page web sensibiliser les collègues à la jurisprudence Lettori devant les juridictions européennes.

Ressources

Asso.CEL L est unique parmi les organisations représentatives des Lettori en ce sens qu’elle n’a jamais accepté de contributions. Le coût négligeable voire nul des moyens modernes de communication de l’information et des réunions virtuelles signifie que les coûts de fonctionnement sont très faibles.

Libérée du démarchage des cotisations et de l’obligation bureaucratique d’établir et de justifier des comptes annuels, Asso.CEL.L a pu consacrer ses meilleures énergies à la procédure d’infraction.

La morale ici est que les plaignants potentiels devraient maîtriser les moyens modernes de communication Internet pour maintenir leurs coûts de fonctionnement bas.

Relations avec les syndicats

Dans les cas de discrimination à l’encontre de travailleurs étrangers, le soutien d’un syndicat national est inestimable. Le fait que la FLC CGIL, le plus grand syndicat italien, ait demandé à la Commission de poursuivre l’Italie pour son traitement discriminatoire des travailleurs non nationaux avait beaucoup de poids.

Avec son organisation nationale impressionnante, la coopération du FLC CGIL s’est avérée essentielle au succès du recensement national des Lettori. La même organisation sur le terrain a facilité le succès des trois manifestations organisées cette année universitaire, le 13 décembre, 20 avrilet plus récemment lors de la grève nationale de 30 juin.

La presse

Il est évident qu’une bonne couverture médiatique aide la cause d’un plaignant. Dans les villes universitaires de Padoue, Florence (1) et Pérouse (2), la télévision locale italienne a généreusement couvert la grève des Lettori du 30 juin. L’accueil du public a été très favorable.

Au niveau européen, The European Times a régulièrement rendu compte de l’affaire Lettori depuis l’ouverture de la procédure d’infraction jusqu’à la saisine de la Cour de justice par le collège des commissaires. Pour les organisations financées, il y aura toujours une tentation de se livrer à la propagande pour maintenir les revenus des cotisations.

Dans ses relations avec la presse, l’Asso.CEL.L a toujours suivi une politique consistant à ne jamais troquer l’exactitude contre le plaidoyer. Cette politique a été facilitée par la politique de l’European Times consistant à fournir des liens Web justificatifs vers la jurisprudence Lettori.

La question parlementaire

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Claire Daly, députée européenne

Bien que les échanges entre la Commission et les États membres en violation présumée de leurs obligations au titre du traité soient confidentiels dans les procédures d’infraction, la Commission doit répondre aux questions parlementaires des députés.

L’utilisation intelligente de la question parlementaire peut aider le cas d’un plaignant et une telle utilisation a également une valeur positive de relations publiques.

L’eurodéputée de Dublin Clare Daly a porté l’affaire Lettori devant la conscience de l’UE, à la fois par son discours au Parlement européen et ses questions cosignées par d’autres députés irlandais à la Commission. Le dernier de ces des questions a demandé avec succès à la Commission de renvoyer l’affaire Lettori devant la CJUE.

Conclusion

Vendredi, sur les campus universitaires d’Italie, la décision de la Commission de renvoyer l’affaire Lettori à la CJUE a été chaleureusement accueillie. Bien que géographiquement éloignée des Lettori à Bruxelles, il a été reconnu que la Commission avait été attentive aux représentations d’Asso.CEL.L et de FLC CGI dans sa conduite de la procédure d’infraction.

La députée européenne Clare Daly a déclaré :

« La décision de la Commission de renvoyer l’affaire Lettori à la Cour de justice est la bienvenue. Les droits des travailleurs en vertu du traité doivent être respectés dans toute l’UE. Je continuerai à assurer la liaison avec le plaignant officiel Asso.CEL.L et avec mes collègues députés pour veiller à ce que les Lettori reçoivent les indemnités de reconstruction de carrière qui leur sont dues en vertu du droit de l’UE.

____________

(1) De 04h00 à 06h30

(2) De 04h40 à 06h47

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