Chaque année, l’Union européenne exporte hors de ses frontières des milliers de tonnes de substances hautement nocives qu’elle interdit sur son propre sol. La Belgique en est l’un des principaux pays exportateurs. Un non-sens pour Zakia Khattabi : « Si ces produits sont aujourd’hui interdits sur le marché européen, c’est précisément parce que leur usage est très nocif sur la triple santé : humaine, animale et environnementale. Il va de soi que ce n’est pas bon ici ne l’est pas ailleurs ! ».
La ministre pointe par ailleurs deux autres enjeux : « Avec la mondialisation, par effet boomerang, le consommateur européen se voit finalement exposé à ces substances qui finissent par arriver dans son assiette. C’est ainsi qu’une analyse menée en 2020 par PAN Europe a révélé que, sur 5.800 échantillons alimentaires analysés au sein de l’Union européenne, 74 substances interdites s’y trouvaient. Enfin, cette pratique entraîne une discordance de marché et une concurrence déloyale étant donné que nos agriculteurs ne peuvent plus utiliser ces substances ».
Avec cet arrêté, la Belgique devient le second pays de l’Union, après la France, à mettre en place cette interdiction. Le texte contient deux annexes : une première qui liste les substances dangereuses pour lesquelles tous les usages sont interdits au sein de l’Union européenne et pour lesquelles toutes les exportations seront interdites, une seconde reprenant les substances dangereuses pour lesquelles certains usages sont encore autorisés. Avec cet Arrêté de Zakia Khattabi, la Belgique est désormais bien armée pour plaider en faveur d’une interdiction européenne dans le cadre de la stratégie européenne pour une chimie durable.