Majesté,
Altesse royale,
Mesdames et Messieurs,
2022 n’a pas été une année facile.
Alors que notre société et notre économie reprenaient vigueur après la pandémie de coronavirus, notre génération a vu éclater une guerre sur le sol européen. La guerre et son lot de conséquences.
Mais l’année dernière nous a appris quelque chose d’important. L’ampleur des difficultés n’est pas le seul élément qui détermine notre bonheur ou notre prospérité. Notre talent et notre aptitude à surmonter ces difficultés sont tout aussi décisifs.
Et de talents, notre pays foisonne.
Lors des crises qui ont marqué ces trois dernières années, la Belgique s’est révélée à la face du monde comme un partenaire stable et fiable, et comme un leader mondial dans des domaines majeurs. De l’exportation de milliards de vaccins au transit de gaz irriguant tous nos pays voisins : notre pays a été au rendez-vous. Tout comme il l’a été, malgré un contexte économique difficile, avec ses 100 000 nouveaux emplois créés. Jamais notre pays n’a connu un tel taux d’emploi.
Ces succès, nous les devons avant tout à la résilience et au travail de tous ceux et celles qui s’engagent chaque jour. Nos enseignants et tous les acteurs et actrices de l’enseignement qui aident nos enfants à devenir des citoyens confiants et autonomes. Les services de police et de secours, qui assurent notre sécurité, et méritent plus de respect. Le personnel soignant, présent à notre chevet dans les moments où nous sommes les plus vulnérables.
La force de notre pays réside dans toutes ces personnes qui le font fonctionner. Dans tous les citoyens et les entreprises qui contre vents et marées avancent. À tous niveaux, les pouvoirs publics ont le devoir absolu de soutenir ces personnes et de leur donner les outils et la liberté. Car ce sont elles qui portent et financent notre sécurité sociale, un filet de sécurité qui a révélé toute son importance ces dernières années.
Sire,
Majesté,
Altesse royale,
Mesdames et Messieurs,
2023 sera l’année où nous continuerons à faire progresser notre prospérité et notre sécurité. Et qui, de nos jours, dit œuvrer à la prospérité, dit aussi disposer d’une infrastructure énergétique solide.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement a prolongé la durée de vie de nos deux centrales nucléaires les plus récentes. Deux gigawatts de capacité très efficace. En même temps, nos parcs éoliens offshore s’apprêtent à produire une capacité de six gigawatts.
Et nous n’agissons pas seuls.
Nous unissons nos forces à celles des Pays-Bas, de l’Allemagne et du Danemark, avec lesquels nous partageons l’ambition de mettre en place un réseau d’énergie commun en mer du Nord. Un réseau qui produirait 65 gigawatts en 2030 et 150 gigawatts en 2050, soit dix fois plus qu’aujourd’hui.
Ces ambitions, j’entends les dépasser cette année en intensifiant la coopération entre les pays bordant la mer du Nord, pour faire de la côte allant de la Norvège à nos voisins méridionaux, la plus grande centrale de production d’énergie verte au monde, appelée à jouer un rôle crucial pour notre industrie belge. Pendant ce temps, nos ports continuent à concevoir des plans ambitieux en matière d’hydrogène.
Et tous ces efforts ont un objectif clair : fournir à nos familles une énergie à un coût abordable, une énergie durable et produite localement en Belgique, qui permette aussi à notre industrie de poursuivre son développement et de favoriser les emplois verts.
Œuvrer à notre prospérité signifie aussi poser des choix difficiles.
Par temps mouvementés, les pouvoirs publics doivent intervenir. Mais quand la tempête est passée, il faut ajuster les voiles et renouer avec des finances publiques saines.
Et cet objectif primordial va de pair avec la nécessaire augmentation du taux d’emploi, partout dans notre pays. Dans chaque région, dans chaque ville. En ciblant particulièrement les groupes qui sont difficiles à activer. En tant que société, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un seul talent inexploité. Nous ne pouvons abandonner personne, et cela vaut aussi pour notre marché du travail.
Cette lutte pour mobiliser tous les talents demande l’engagement de toutes et tous.
Cet esprit de coopération est une nécessité absolue dans un monde en pleine mutation. Être seul de nos jours, c’est être faible ; jouer collectif, c’est être fort.
La lutte contre la criminalité internationale liée à la drogue n’échappe pas à la règle. Au niveau national, elle passe par la coopération entre la police locale et la police fédérale. Mais aussi la coopération au-delà des frontières nationales, entre les sociétés portuaires et les compagnies maritimes, avec les pays voisins confrontés aux mêmes défis et avec les pays d’origine des stupéfiants.
Sire,
Majesté,
Altesse royale,
Mesdames et Messieurs,
La coopération est bien une valeur de notre temps.
Certains pays choisissent d’ériger des murs, optant ainsi pour l’isolement et la polarisation.
D’autres en revanche comprennent que dans le monde actuel, le succès sourit davantage aux partisans de la coopération. Ils réalisent que ceux qui parviennent à concilier les différences vont beaucoup plus loin.
Conscient que c’est ce qui fait notre force, notre pays s’inscrit résolument dans cette démarche d’ouverture et de coopération.
Aucun pays à lui seul, et encore moins un groupe de personnes ou une seule personne, n’a la réponse à tous ces défis. Le réchauffement climatique, la crise énergétique, la paix en Europe, mais aussi la crise de l’enseignement et les soins à nos aînés. Pour toutes ces questions, la coopération est de mise.
Notre pays dispose de tous les atouts pour réussir dans un tel monde.
Nous avons une position unique. Au carrefour des deux principales sphères culturelles européennes, au cœur de l’industrie européenne et surtout en tant que capitale politique de l’Europe. Si nous incarnons cette ouverture sur le monde et si nous coopérons, tant chez nous qu’avec les autres démocraties, rien n’est impossible.
À la condition de ne pas se perdre dans le « tribalisme » et dans de nouveaux blocages. Après trois années d’incertitude majeure, de pandémie mondiale et face à la guerre qui fait rage en Europe, les citoyens et les entreprises attendent plus que jamais de tous les gouvernements de ce pays la stabilité et la coopération, et non le chaos et les conflits.
Sire,
Majesté,
Altesse royale,
Mesdames et Messieurs,
Au nom du gouvernement, je vous souhaite une année fructueuse ; une année faite d’ouverture et de coopération.