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Erdogan invite Trump en Turquie après l’annonce du retrait américain de Syrie

Publié le

AFP / ADEM ALTANLe président turc Recep Erdogan prononce un discours le 6 décembre 2018 au siège de son parti

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a invité son homologue américain Donald Trump à se rendre en Turquie, alors qu’Ankara et Washington resserrent leurs relations afin de coordonner le retrait attendu des troupes américaines en Syrie.

La Maison Blanche a annoncé lundi soir que M. Erdogan avait invité M. Trump à venir en visite en 2019 en Turquie.

« Bien que rien de définitif ne soit en train d’être programmé, le président (Trump) est ouvert à une rencontre potentielle à l’avenir », a indiqué Hogan Gidley, un porte-parole de l’exécutif américain.

En attendant, « une délégation américaine va venir en Turquie cette semaine », avait déclaré plus tôt à la presse le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin. « Ils discuteront des moyens de coordonner (le retrait) avec leurs homologues turcs ».

Après un entretien téléphonique dimanche entre Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan, la présidence turque a affirmé que les deux dirigeants avaient « convenu d’assurer la coordination entre les militaires, les diplomates et d’autres responsables de leurs pays pour éviter un vide du pouvoir qui pourrait résulter d’une exploitation du retrait (américain, NDLR) et de la phase de transition en Syrie ».

Sur Twitter, M. Trump a dit avoir évoqué avec le numéro un turc « l’EI, notre engagement mutuel en Syrie et le retrait lent et extrêmement coordonné des troupes américaines de la région » ainsi que des relations commerciales « considérablement accrues ».

M. Kalin a en outre assuré que le retrait américain attendu n’aurait pas d’impact sur la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie.

« Il n’y aura pas d’interruption dans la lutte contre l’EI. La Turquie montrera la même détermination contre l’EI. Il est hors de question de ralentir notre lutte contre l’EI » a-t-il dit.

Il a aussi assuré que la Turquie n’avait pas besoin dans cette lutte des milices kurdes des YPG appuyées par Washington mais qu’Ankara considère comme « terroristes » car émanant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

« Pour battre l’EI, en tant que Turquie, nous n’avons pas besoin du PKK ou des YPG », a-t-il affirmé.

– Renforts à la frontière –

« Comme nous n’avons pas laissé les Arabes syriens en proie à Daech (l’EI), nous ne laisserons pas les Kurdes syriens en proie à la cruauté du PKK et des YPG », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours à Ankara.

« Pourquoi sommes-nous actuellement en Syrie? Pour que nos frères arabes et kurdes recouvrent leur liberté », a-t-il ajouté.

AFP / Delil SOULEIMANDes Syriens brandissent le drapeau national à Qamishli (ville à majorité kurde dans le nord-est)le 23 décembre 2018, pour demander l’aide de l’armée syrienne contre une offensive turque

Renforçant la pression sur les YPG, désarçonnées par l’annonce de l’imminent retrait de leurs alliés américains, la Turquie a acheminé lundi de nouveaux renforts militaires à sa frontière avec la Syrie en préparation de l’offensive qui se profile, même si M. Erdogan a décidé d’y surseoir dans l’immédiat.

Des unités militaires, des canons de type Howitzer et des batteries d’artillerie ont été acheminés en convoi vers le district Elbeyli, face à la frontière syrienne dans la province turque de Kilis, selon l’agence étatique Anadolu.

Cet envoi de renforts avait commencé ce week-end avec l’arrivée d’une centaine de véhicules militaires turcs dans la région d’al-Bab, contrôlée par des forces pro-turques dans le nord de la Syrie, a indiqué le quotidien Hürriyet.

Des renforts militaires ont également été dépêchés vers la ville d’Akcakale et le district de Ceylanpinar dans la province de Sanliurfae (sud-est de la Turquie).

Prenant de court les alliés de Etats-Unis, M. Trump a ordonné mercredi le départ dès que possible des quelque 2.000 militaires américains stationnés dans le nord-est de la Syrie où ils luttent contre les jihadistes aux côtés des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de milices arabo-kurdes dominée par les YPG.

Le président, opposant de longue date à la présence américaine dans un conflit jugé coûteux, a estimé que les troupes américaines n’étaient plus utiles car l’EI était « en grande partie vaincu ».

Et il semble compter sur M. Erdogan pour en finir.

AFP /Les Kurdes

« Le président Erdogan de Turquie m’a donné des assurances dans des termes très forts » quant au fait qu’il allait « éradiquer ce qui reste de l’EI en Syrie », a-t-il ainsi tweeté.

D’après le Washington Post citant des sources à la Maison Blanche, les conseillers de Donald Trump l’ont persuadé de retirer plus lentement qu’il ne l’aurait voulu les troupes américaines afin que leur sécurité ne soit pas menacée.

Source AFP

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