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BELGIQUE. Cirque Politique ou Déni de Démocratie? Une opinion de Aurora Mary COLOMBO, journaliste internationale, européenne convaincue, féministe. 

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La démocratie, de son origine provenant du grec ancien « dēmokratía » – « dêmos« , peuple et « kratos« , pouvoir – désigne ainsi un régime politique dans lequel les citoyens ont le pouvoir.

Mais quelle part de démocratie nous reste-t-il en réalité dans nos sociétés contemporaines et plus particulièrement au sein même de notre vieille bonne Europe?

L’Action politique selon Hannah Arendt, philosophe politique plus que jamais d’actualité – et dont je vous invite à lire l’ouvrage « The origin of totalitarism » – est à la fois le lieu d’un lien et d’un écart.

En effet, elle est ce qui réunit les hommes lorsqu’ils nouent entre eux des rapports normés, tout en les maintenant éloignés, préservant ainsi la pluralité qui nourrit les relations humaines. Elle serait alors, par définition, un espace commun qui ne pourrait en rien conduire à la négation des différences.

Dans l’application, on observe pourtant que la politique comme « monde commun » semble contenir une part de répression de l’altérité, conduisant bien souvent – dans son expression ultime – aux totalitarismes.

Entre anomie et uniformité, l’espace de la politique reste immanquablement instable et résolument fragile. De même – sans aucun doute – que la démocratie, seul régime susceptible de s’installer durablement dans cet espace.

Un dessein torturé à foison pour ce qui devrait être le garant de l’État-nation. Ce même État-nation, juxtaposé à la démocratie parrain de la souveraineté des libertés fondamentales et des Droits de l’Homme, au sens plus large du terme.

Ce n’est certainement pas un hasard si j’ai décidé de rédiger cette carte blanche le jour du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

« Aujourd’hui, plus que jamais, les droits de l’homme doivent être défendus clairement et collectivement« , déclarait aujourd’hui même António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies.

C’est en effet un 10 décembre 1948, que les 58 États Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale des Nations Unies, ontt adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Un garant de plus pour préserver l’essence même de démocratie au sein de nos États-nations. Enfin, pour ce qu’il en reste aujourd’hui.

Entre la violence urbaine de ces 50 dernières années – connaissant une particulière recredescence ces dernières semaines, l’instabilité gouvernementale plus que jamais présente au sein des démocraties post-modernes, et la crise migratoire voire environnementale, un contexte particulièrement difficile pour garantir le droit de tous, à pouvoir exprimer son opinion par le biais des institutions et du pouvoir en place.

C’est d’ailleurs sur ce dernier sujet, la migration, que le gouvernement belge s’est une fois encore morcelé et dissous dans la discorde, le weekend dernier.

C’est aujourd’hui aussi – et ce n’est point un hasard calendrier – que les représentants de plus de 150 pays se sont réunis à Marrakech et ont formellement approuvé, à l’échéance de la proclamation orale, le Pacte mondial sur les migrations piloté par les Nations Unies. Un texte qui exacerbe et polarise vivement la critique des nationalistes.

Et c’est en effet là que le bât blesse, la NVa décidant de planter le gouvernement Michel face au Pacte migratoire, confirme simplement la géniosité de l’oeuvre de Arendt.

« Le totalitarisme transforme toujours les classes en masses, substitue au système les partis, déplace le centre du pouvoir de l’armée à la police, et met en oeuvre une politique étrangère visant à la domination du monde. »

Et nous devons nous résoudre à regarder la réalité en face, un libéralisme politique dorénavant soumis par la peste populiste.
Il y a de quoi s’inquiéter pour à l’avenir de nos Libertés Fondamentales.

L’art politique en est aujourd’hui réduite à ce que le Muppet Show s’amusait à caricaturer dans les années 80, un sombre cirque dont fut extrait tout stigmate de philosophie et d’histoire politique, la triste scène des réactions à chaud et de qui fera le buzz se retirant du jeu, lâchement – comme pourrait le faire un amant médiocre – sans même avoir le courage de se résoudre à se confronter.

Aurora Mary COLOMBO pour Almouwatin Médias

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