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vendredi, décembre 27, 2024
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La migration et l’espace maghrébo-sahélien

Publié le

Première partie

Préambule

Le changement de la nature des migrations et leur amplification, le caractère dramatique du bassin méditerranéen qui est devenu le couloir de la mort des jeunes migrants, la situation politique au Maghreb et au Sahel (les guerres, le terrorisme, la famine, etc.), vont-ils enfin convaincre les pays du pourtour de la Méditerranée de se mettre d’accord pour agir ensemble en vue de réaliser un espace maghrébo-sahélien stable et prospère ?

La migration

N’y a-t-il pas un migrant en chacun de nous ?

La migration est dialectiquement lié à la problématique démographique qui s’articule autour de trois mouvements perpétuels qui s’imbriquent les uns dans les autres : le mouvement biologique qui relève de la santé publique (taux de natalité, de mortalité, espérance de vie, etc.) ; le mouvement social ; et enfin le mouvement spatial qui consiste en la migration, phénomène universel et de toujours. Chaque année, des centaines de milliers de personnes quittent leurs pays d’origine pour vivre ailleurs. Ainsi, chaque pays est une terre d’accueil, mais aussi de départ ; il s’agit de l’immigration et de l’émigration. L’immigration, c’est, du point de vue de l’Etat récepteur, l’installation ‘’d’étrangers’’ sur le territoire de la nation. L’émigration, c’est, du point de vue de l’Etat de départ, l’installation de nationaux à l’étranger.

Les mouvements migratoires sont une réalité du 21ième siècle que reflètent des données objectives. Ainsi, les émigrations des africains vers les pays développés sont passées par plusieurs phases :

d’abord celles qui avaient commencé par le drame de l’esclavage (migrations forcées des africains en tant qu’esclaves vers les champs de coton du sud des U.S.A).

Ensuite vinrent la période de la révolution industrielle en occident et l’invention de la machine au nord des U.S.A qui avait joué un rôle non négligeable dans la substitution du statut social du prolétaire à celui de l’esclave. En effet, la révolution industrielle s’est répandue sur la planète sous forme d’impérialisme et de colonialisme où on allait chercher dans les colonies la main d’œuvre, les matières premières et aussi énergétiques pour faire tourner l’industrie des métropoles, ainsi que des marchés extérieurs pour l’écoulement des produits manufacturés de cette industrie en plein essor. Pendant cette période, les moyens de production industriels en général n’exigeaient pas de main-d’œuvre hautement qualifiée.

Et enfin, l’apparition des mouvements de ‘’libération nationale’’ ayant causé une succession d’incidents souvent violents qui ont poussé le colonialisme à desserrer ses liens sans les rompre avec ses anciennes colonies en y instaurant un système néo-colonialiste. D’ailleurs, celui-ci continue toujours à permettre aux anciennes métropoles du colonialisme de garder leurs privilèges à travers des holdings, des institutions financières internationales et des élites postcoloniales locales qui les servent obséquieusement. Ainsi, autant l’établissement de cet ordre néocolonial qui dure encore permet aux pays du nord d’avancer dans le domaine de la haute technologie et de s’enrichir de plus en plus aux dépens des pays du sud ; autant il continue à provoquer au sein des populations de ces derniers des amertumes et des mécontentements dus à l’appauvrissement, aux frustrations et aux insatisfactions existentielles de celles-ci.

De même, les révolutions technologiques qui exigent de plus en plus une main-d’œuvre hautement qualifiée, drainent des cadres et des techniciens spécialisés du sud vers le nord. C’est une hécatombe non seulement pour les pays sahélo-maghrébins, mais aussi pour tous les autres pays en voie de développement. Ces mouvements migratoires sont une réalité du 21ième siècle. En Angleterre, il y a plus de médecins originaires du Malawi que dans ce petit pays d’Afrique peuplé de 15 millions d’habitants. En ce qui concerne le Maroc, presque un tiers du corps médical marocain exerce à l’étranger. D’où les questions suivantes : y a-t-il eu à ce propos des études en Afrique montrant combien coûte un médecin ou un ingénieur  à sa communauté qui l’a élevé et formé ? Le manque à gagner dû à son départ pour un autre pays du Nord ?

A suivre…

Saïd CHATAR

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